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Clarisse Miré Manel Louis Jo au Nordeste

19 janvier 2017

Fin du voyage - Thèse de Cyprien - Tribune libre

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A quelques jours de distance, après le séisme de la thèse de Cyprien "le Regard de Dieu" dans Jérémie 18 (le Potier) et Jérémie 26 (le procès de Jérémie), nous nous sommes retournés sur cet énorme voyage.

Enorme, c'est le mot de la fin. Par ses proportions, il fut énorme, anormal, inhabituel.

Nous savons bien que nous n'en ferons sans doute plus de similaire.

Son but avoué était de se parler à l'intérieur de la famille, et d'avancer ainsi d'un cran sur le chemin du Royaume. Chaque participant, ou autre enfant, ou lecteur dira les effets du voyage, car ils sont individuels, ces effets. 

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OK, le contenu de ce message est hors du sujet "Clarisse au Brésil". Quoique. C'est l'occasion pour moi d'avoir une tribune pour dire ce qu'il y a dans mon coeur. Aussi, je n'hésite pas à monter sur la tribune, et à discourir. 

 

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Et c'est là que la thèse de Cyprien prend son importance. Parce qu'elle est juxtaposée à ce voyage au Brésil, et à notre pèlerinage vers Saint Jacques (voir le blog ultreia Miré Manel). Cette thèse, elle aussi marquera un cran sur le chemin du Royaume. 

Elle nous a fait changer notre organisation de voyage, et avoir entendu la soutenance avec nos oreilles, fait changer notre pensée. Disons tout de suite que nous ne l'avons pas lue, et qu'il semble que le confidentiel s'applique à cet écrit. Même pas la présentation en quatre pages, que nombre d'entre nous souhaite. La thèse s'ajoute aussi au cran de pèlerinage vers Compostelle d'octobre. Cela en fait des crans. A l'analyse, les trois crans ainsi franchis se complètent sûrement. C'est là, avec certitude, une grâce divine. Imprévue, inattendue, insurmontable. Ce sont les qualificatifs que les juristes adoptent pour la Force Majeure. Ici, c'est la grâce qui a opéré. Elle se diffuse en nous. Nous n'avons pas cherché à la surmonter.

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Bien sûr, je n'ai pas de conclusion à mettre à ce voyage. L'essentiel de la période n'est pas exprimé, et ne le sera pas, ni verbalement, ni dans le blog. Chacun en a le secret. Chacun ne l'exprime pas, et n'en est pas conscient. Ou il l'exprime par son langage du corps, sans le maîtriser. Bref, c'est sûrement une secousse comme celle de ce repentir éventuel (mot humain inadapté à Dieu), par lequel Dieu nous indique avec la clarté des mots de Jérémie, là où si nous allons, nous aurons du mal. Il nous donne aussi l'assurance que dans ce mal annoncé, un chemin vers le Royaume nous attend. Un message est passé, peut-êtr epas celui-là. Des messages se sont échangés, un pour chacun, et chacun pour en émettre un, si je peux chiaster ainsi, à la suite d'Edmond Rostand. Nous partîmes à quatre de Blagnac, mais nous étions cinq cent en arrivant à l'aéroport, si je peux chiaster Corneille. Et combien serons-nous en arrivant au ciel. C'était la route aérienne de l'Aéropostale, ce sera le chemin de Miré, Manel et quelques autres.

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19 janvier 2017

J29 - Dernier jour

C'est comme dans l'opéra italien, on n'en finit pas d'annoncer la mort du héros, et trois quarts d'heure plus tard, il est toujours debout à chanter. Alors, je chante encore, car il y bel et bien eu un dernier jour, un 6 janvier 2017, à Olinda, Recife, le petit singe aux oreilles blanches dans l'arbre, il n'est pas mal quand même ! un déjeuner sous les vertes frondaisons, en plein air, une balade le long des canaux, des courses pour les fruits que nous avons rapportés (80 kilos de bagages quand même), le pitu pour la caïpirinha que nous vous offrirons. Car il y en a assez d'en entendre parler, on veut y goûter. Et puis la station sur la plage, avec la performance du bain océanique en plein hiver, ça c'est déjà un challenge, mais en plus au milieu des requins. Et à la fin l'accueil par deux de nos petites filles à Blagnac.

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6 janvier 2017

J28 Voir Recife et partir un peu

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Bon, je ne sais si ce soir dans les aéroports, je pourrai publier, faute d'accès Internet. Alors, avant même la journée, je publie ce billet. C'est le dernier, les photos ne sont pas prises encore, la journée n'a pas commencé. C'est une de ces petites fins terrestres. De celles qui nous remuent intérieurement, au moment de penser à demain ; Clarisse va se retrouver seule dans la grande ville. Ses amis sont partis, son appart est nouveau, son programme n'est pas déterminé. Et nous, retour vers notre chère France, sa froidure du moment. Ses préoccupations ontologiques. Comment y réfléchir, comment y participer ? Nouvelle étape, demain avec le même programme, cheminer vers le Royaume. Ici au Brésil, avec Clarisse et Louis-Joseph, nous avons essayé. Pas toujours réussi, certes, mais les voies de la Providence étant insondables, espérons que l'étape ainsi franchie soit fructueuse. Il y en a bien un qui est capable d'en construire quelquechose, c'est le saint Esprit.

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Amen

 

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5 janvier 2017

J27 Recife et farniente - Caïpiroska corruscante

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Après vingt-sept jours de voyage, et son content d'églises et de cloître, c'est contents, avec exactitude et martialité que nous abordons à Recife. Les Hollandais s'y sont battus, et ont perdu la partie. Non sans avoir appris aux locaux (ou des locaux) l'art de drainer une terre plus basse que la mer environnante, comme chez eux aux Pays-Bas. Une partie de la ville est en effet au-dessous du niveau de l'océan (au moins à marée haute). D'où la multitude des canaux très horizontaux, calmes, on pourrait même dire stagnants, à la première impression olfactive. Leur niveau doit plus ou moins être sensible à la marée, écluses permettant.

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Bref, partis d'Olinda à notre première heure, qui n'est pas celle de tout le monde, mais pas celle de personne non plus, puisqu'on a vu des gens dans la rue en attendant le bus, et des gens dans le bus qui nous amène au marché de Recife, près de la cathédrale. Le guide Michelin décrit cette grande halle à structure acier digne de Baltard, et son contenu bigarré, photogénique, animé. Nous y trouvons de nombreuses ressources pour petits cadeaux. L'essentiel est cependant de constituer un buffet de fruits brésiliens pour notre retour, lorsque famille se rassemblera chez nous à l'occasion de

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P1120724la thèse de Cyprien.

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Après avoir vérifié que nous pourrons voyager avec 128 kilos de bagages demain, nous envisageons le transport de patates (douces) par avion, en quantité suffisante. Le manioc sera présent, à la fois sous forme de racine, et de farine, pour pouvoir directement faire les crêpes de manioc. Affûtez vos fourchettes donc, si vous lisez ce blog, et sinon, venez sans rien, comme dit Isaïe.

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Déjeuner au pied de la halle en acier, chez Maria, notre rencontre du jour. Elle entame un cours sur la famille, la vraie, avec père, mère et fille, et s'enquiert du futur de Clarisse. Son sourire est énorme. Cela fait plaisir de côtoyer des gens aussi gentils. Nous cherchons ensuite d'autres babioles dont je suis incapable de saisir l'intérêt pour notre projet, mais dont je sais qu'elles feront le bonheur des uns, des unes (petites filles) et des autres. Pensez : qui aurait cru que nous alliions au détour d'une boutique d'objets en tissu et carton, trouver des hamacs miniatures pour les poupées. On tique au vu de la non proportionnalité de la taille et du prix. Mais bien sûr, c'est une idée géniale. Je ne raconte pas tout pour laisser un brin de surprise aux lecteurs du blog.

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Et les tissus, alors ? eh bien, des kilomètres de boutique vous équipent de pied en cap pour le carnaval. Par contre, avoir du tissu d'ameublement pour des rideaux est moins facile. Il est vrai que nombre de fenêtres ne s'y prêtent pas, et que la culture brésilienne est au laisser-passer du jour et du bruit dans les chambres.

Après-midi à Olinda, à parfaire notre balade sur la colline, avec sa vue dévastatrice sur Recife.

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Soirée le long des docks de Recife, pour l'ambiance, les promeneurs, les enfants, les chanteurs et chanteuses, la photo sur les lettres géantes de Recife : Régine sur le R, Emmanuel sur le E, Clarisse sur le C, qui nous manque pour le I, le F, et le deuxième E ? A voir au prochain voyage. La caïpiroska (caïpirinha avec de la vodka au lieu deu Pitu) corruscante (voir dans le dictionnaire, et le mémoire de Cyprien sur le sermon de Saint Léon le Grand sur Noël. C'est un qualificatif pour l'éclat de l'étoile qui a guidé les Rois Mages à Belem, (non à Recife) pour l'Epiphanie 2017). Avec le vent qui se lève, cette étoile corruscante de l'Epiphanie guide avec sûreté les premiers bateaux du Vendée Globe, entrain de passer au large, en face de Recife, et vers Belem. Elle nous guide nous aussi.

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Nouveau Uber pour le retour vers Olinda, et toujours la même performance inouïe : au milieu de nulle part, en une minute, vous savez le type et le numéro minéralogique de la voiture qui va venir se ranger devant vous au milieu de la foule. Il sait déjà la destination, programmée sur son smartphone, et vous pouvez suivre l'itinéraire en temps réel, pour profiter des points de vue, même la nuit. Les taxis peuvent se rhabiller dans le siècle écoulé. Arrivés dans Olinda, surprise d'un petit orchestre sur le trottoir à dix mètres de notre Pousada. Tout comme décrit dans la littérature Michelin, on se rassemble, on se parle. Je comprends de mieux en mieux le portugais, surtout avec les dames âgées. Un jeune homme de belle tournure me tend son smartphone. Avec intérêt, je vois qu'il a mis en route un traducteur automatique qui a rédigé la phrase suivante, mot à mot :"Puis-je danser avec votre fille". Après l'opération Clarisse aura appris, en portugais cette fois, qu'il est avocat. Ensuite, le père doit-il s'offusquer lorsqu'il nous poursuit pour demander à Clarisse son numéro de téléphone devant ses parents ? Aaaah, le Brésil ! C'était la dernière soirée. Les étoiles dansent avec de l'éclat (corruscant ?). Bon cela sent le clap de fin, vous ne trouvez pas.

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4 janvier 2017

J26 décollage vers Recife Olinda

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Le Salvador est monté au ciel le jour de l'Ascension. Et nous quittons Salvador par la même voie, mais on culmine à 10 000 mètres,d'altitude le jour de l"Epiphanie ou presque, et encore pas très longtemps. Tout par le menu, lever tôt, enfin pas pour les bahianaises, mais pour nous oui. Grand renoncement au café da manha, qui ne commence qu'à sept heures, et c'est si bon. Le café de l'aéroport ne nous réconfortera pas. Uber très tôt le matin nous amène comme la plume au vent. C'est la plume d'Avianca, elle est bien à l'heure. C'est le vent du bon Dieu, on peut compter sur lui. Avec 33 kilos de bagages par personne, y compris kite surf. Rêvez, rêvez, utilisateurs d'Easyjet, ou plutôt venez en Amérique du Sud, où la concurrence n'est pas pourrie par des rentiers de l'Air France communistes et égoïstes. La fin du vol est bonne (sous la plume de l'aile de Bonfim, et à côté de la plume de l'Airbus A320). Une heure plus tard, Recife (Guararapès pour les intimes). Sa verdure luxuriante,

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son nombre incroyable de gratte-ciel au sud et au nord, et son bord d'océan atlantique (lungo mare ?) interminable, balisé chaque cinquante mètres d'un panneau annonçant la présence de requins. Il y a là une psychose sur laquelle je dois réfléchir. Si requins il y avait, nous aurions un catalogue des accidents détaillé, et une exposition vengeresse de trophées en ailerons séchés, avec à la clé le tableau de chasse des squales assassins ainsi éliminés. C'est comme les squelettes sur le chemin de Saint Jacques. J'avais déduit que les jacquets n'étaient pas morts, puisqu'on ne les avait pas trouvés (les squelettes), dit la chanson de Bon Papa. Itou pour les requins de Recife : "Ca prouve mes frères, qu'on est pas les premiers, et qu'les autres arrivèrent, puisqu'on ne les a pas trouvés". Ni squelette, ni carcasse, ça pue l'arnaque, cette affaire là.

Demain, je me baigne, d'ailleurs. En fait, je ne me suis plus baigné.

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En allant à Olinda, (chanson) au nord de Recife, on longe des canaux rectilignes au milieu des avenues. On dit Venise, mais en plus puant, dixit Clarisse. Olinda, jolie cité venue du XVI° siècle, avec boutiques d'artisanat moderne, broderies direct de Chine, et bière suco frais (correction commanditée par Régine). Tout le baroque portugais et hollandais cumulés donc. Je n'insiste pas sur mon anti-hollandisme. Plaisant. Ooooop, brutalement, sans crier gare, j'atteins ma cote d'alerte en visite de cloîtres à azulejos, et de retables en jacaranda doré. Mais je n'en tiens pas rigueur à Saint François, Saint Benoît, et Sainte Thérèse. Ils ne sont pas venus ici auditer ceux qui se recommandaient de leurs règles respectives. Bref, la vue est belle, le guide Michelin est bon.

 

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Il nous indique le bon restaurant, avec vue saisissante sur l'enfilade le long de l'océan de la plage et des jetées de Recife. Ici, un essai de la fonction panoramique de l'appareil que nos enfants m'ont offert il y a cinq ans, et que j'utilise presque pour la première fois (la fonction panoramique, pas l'appareil qui doit avoir 10 000 photos au compteur). 

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Le cargo de 45 000 tonnes qui sort semble un Dinky Toy, vu d'ici. Les plages s'estompent vers le sud dans un gris perle d'atmosphère chaude. Il fait chaud au soleil. La brise et la bière sont bonnes à l'ombre. Je me répète, je suis banal, mais pourquoi écrire des choses différentes, quand on a un sentiment identique et renouvelé à décrire deux fois à la suite ? C'est bon le Brésil, en résumé.

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Un cloître encore, et la coupe est pleine (de bière). Flânerie de plus en plus lente. Les pieds tirent. Le café da manha est loin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soleil se rapproche de l'horizon, et le voyage de son terme. Encore le courage d'aller se baigner dès ce soir. Il vaut mieux attendre de le faire à la fraîche demain matin, non ? 

 

 

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Là, c'est une scénographie à travers le moucharabieh de notre Pousada, et le drapeau du Brésil, c'est parce que Régine me l'avait demandé. Au dessus des tours de Recife, je trouve que cela a de l'allure, non.

 

 

 

 

 

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En-dessous, c'est n'importe quoi, sans légende. Là c'est Louis Jo qui m'avait dit qu'un blog, il fallait plein de photos et pas de texte, alors comme ici, (Olinda) j'ai du débit, j'en profite.

Plein de peintres brésiliens ici. On aime presque tout!

 

 

 

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4 janvier 2017

J25 Salvador Elévation

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A Salvador, difficile de ne pas toucher du doigt l'église catholique. 250 églises en ville, et 365 dans l'arrondissement. Des couvents grands comme des stades de foot, mais plusieurs couvents. Juxtaposés.  

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La tranquillité de notre réveil est soudain bouleversée par les tambours du Bronx. Deux orchestres tonitruent. Ils sont mis en place à proximité pour l'animation de la rue, au passage de la horde sortie des entrailles du paquebot laissé au port hier soir, le M/V Preziosa de MSC, et ses 3000 passagers. Ils ont un tee shirt au nom du bateau, c'est plus facile pour les policiers pour les protéger d'agressurs éventuels. Aujourd'hui, nous voulions trouver des musées. Nos premiers pas nous amènent par erreur chez Jorge Amado, écrivain, communiste de son état. Enfin, ils disent socialistes. Il parait qu'il aurait évolué à la fin de sa vie. Mais c'est le Parti qui n'avait pas évolué. Il est de plus en plus souvent en France d'ailleurs. Ma grand'mère se serait retournée dans sa tombe en sachant que son petit fils donne de l'argent aux communistes. Enfin ce coco là, Amado, était lui-aussi un enfant du bon Dieu. Il a beaucoup écrit, il lui sera beaucoup pardonné, j'espère, quoique je ne comprenne pas le raisonnement (ça c'est pour me couvrir de risques que je prends en écrivaillonnant toute cette prose). Et un (musée). Après cette erreur, nous nous dirigeons vers notre vrai objectif,l'ultime, l'artisanat amazonien. A droite, gravure d'un français qui a cru voir des indiennes armées et féroces, et les a identifiées aux Amazones de la Mythologie grecque, vous me suivez ? Là pas d'erreur, mais juste quelques étages de la belle demeure fermés au public. On y voit des instruments de musique d'Amazonie peut-être, mais aussi de Chine, Japon, Russie (tiens, tiens). Comble, c'est dans un silence interne complet dans ce musée d'instruments que l'on traverse les salles, alors que les flons flons extérieurs arrivent sans peine jusqu'à nous. A la sortie nous comprenons que nous sommes dans un ancien couvent jésuite. Fallait le dire, ou l'écrire plus tôt sur le prospectus : un couvent ici, et on nous le cache ! Et un et deux (musées). C'est que je suis français en visite au Brésil, alors forcément on a des réminiscences de 1998, qui valent bien un ou deux, ou trois musées.

Emplettes dans une certaine boutique, la seule où les sacs sont beaux. 

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La fillette qui me regarde de ses grands yeux sera ma première rencontre de la journée. Sous l'oeil de sa mère qui vend des sacs à Régine, beaucoup de sacs.

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Il fait chaud maintenant, et il faut organiser le voyage vers Récife prévu dès cet après-midi. Tout cela finira en chanson, mais pas comme prévu sur la partition. Nous partirons demain matin. Voilà donc une après-midi de plus qui s'ouvre à nous. Comme il fait chaud, la première précaution est de boire. Ce que nous faisons à l'ombre. Puis se nourrir d'une maqueira de poisson. Celui qui ne reconnaîtrait pas là la bouillabaisse n'est pas marseillais. C'est bon, avec du poisson de l'Atlantique. 

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Direction le musée d'Art Sacré au-dessus du port. Alors, là, nous sommes chez les Carmes. Sainte Thérèse est partout. Mais Saint Jean de la Croix aussi, et puis Sainte Anne en plusieurs statues. Avec Joachim et Marie aussi. Puis d'autres, ceux de Sicile sont là, Lucie, qui porte sur un plateau ses deux seins. Puis ceux d'Afrique du Nord, belle et élégante Monique, Saint Augustin, avec une curieuse tonsure. Certains martyrs n'ont que leur qualificatif de martyr pour désignation. Saint Sébastien, on le reconnaît : il a une belle barbe, et les flèches qui le lardent n'ont pas l'air de l'impressionner. Bref, des belles salles, avec un expressionnisme certain. Je suis content, le compte y est : "Et un et deux et trois" mais qui a le zéro correspondant ? Je dirais bien : et un et deux et trois pour l'église catholique, et zéro pour qui au fait...

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Nous voilà chez les frères de Saint Jean. Il sont en chair et en os, deux brésiliens et un français. Et voilà le meilleur moment d'élévation. Recette d'élévation : réciter les vêpres en portugais. Pas trop facile. Adorer le Saint Sacrement, c'est international. Puis suivre le sermon en portugais sur Saint Jean Baptiste dans l'évangile de Saint Jean, mais c'ests par un français frère de Saint Jean, c'est moins difficile. Mais non désespéré. Entre Jeans, ils ont de l'entregent, mais ils sont maigres Jeans. C'est qu'ils ne sont plus devant. C'est notre deuxième rencontre du jour : le Seigneur est là, toujours disponible pour celui qui fait silence devant lui, et qui veut bien le regarder. Et cela marche. Si vous n'avez pas encore commencé, essayez, regardez la lunule blanche, ne dites rien d'autre, faites le vide en vous, comme un plongeur qui retarde sa respiration pour aller sous l'eau, et puis demeurez auprès de lui. La deuxième rencontre du jour, c'est Lui, c'est la plus sûre.

A la sortie, frère José Maria nous invite à partager leur repas. Nous l'imaginons frugal. Ils ne sont que trois sur six en ce moment. Mais ils ont une mama qui leur fait la cuisine, et en fait les frigos sont pleins, la salade de courgettes jaunes est délicieuse, et nous change des purées de patates douces, et autres maniocs. L'ennui naquit un jour de l'uniformité. Le frère José-Maria dîne avec nous et s'enquiert avec politesse de notre avis sur la forêt, sa mise en monoculture, etc. Voyez aux J9, et J11 pous savoir notre avis. Régine trouve que je le lui détaille trop. Nous évoquons les perspectives comparées entre l'église du Brésil et celle du Mexique, et les qualités vocales des évangélistes et des catholiques, et leur temps de formation moyen. Il sera notre troisième rencontre très attentionnée.

 

 

2 janvier 2017

J24 Salvador, le îles, Frades, Itaparica, mais si, mais si

Embarquement de 1000 passagers en cinq minutes

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ballet sur l'eau

Comment faire passer à Manel une journée à la plage, les pieds dans le sable, et sous le soleil des tropiques. Eh bien ce n'est pas difficile, invitez-le à une balade aux Îles Frades et Itaparica, en bateau style ancien, avec deux mâts et zéro voiles, du bois partout, du plancher, une barre à roue cachée vers l'arrière, on se demande comment le barreur peut se diriger, avec devant lui cent cinquante péquenots qui lui bouchent la vue (au barreur, pas à Emmanuel, faut hiérarchiser les nécessités, quand même). Derrière lui, l'orchestre lui assourdit les oreilles (de tous, barreur compris). 

à gauche barreur, à droite, orchestre

Parmi les touristes, des bahianaises, et des Saô pauliennes se déplacent parfois sans grâce. On a même cru discerner quatre espagnols : ils se distinguent par leur morgue, et leur à-plomb. ils s'allongent quand tous sont assis. Ils font semblant de dormir, quand les 146 autres passagers rigolent, se parlent, échangent, pépient, bref, tout notre objectif de voyage anti sommeil des relations humaines et des organismes. Bref, des espagnols. Nous, nous continuons encore à nous retourner sur l'absence. 

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Comme si Louis-Jo nous manquait. Notre quatuor a perdu son violoncelliste. Mais non il n'est plus là. Nous devons envisager la vie, droit devant, en trio maintenant. Deux pianistes, et un (mauvais) chanteur. Je m'égare encore une fois, vous êtes complaisants avec moi de supporter de telles incartades.

Donc, levés avant le gong, nous descendons l'ascenseur le plus célèbre du monde, qui nous éleva hier, et nous amène au port, à travers les reliefs des concerts du premier janvier. C'est la foule des grands jours, pour partir sur un des huits bateaux qui quittent simultanément le port des ferries à 9h00 pétantes.

 

Françaises, pas mal

PRB Vincent Riou Vendée Globe Salvador 2 janvier 2017espagnols avant de se coucher

 

Dans la cohue, nous distinguons sur le côté une inscription en français : il y est question de revêtements, et de bâtiment. Ca y est les initiés ont déjà compris c'est le bateau de Vincent Riou candidat malheureux du Vendée Globe. Il a heurté une baleine à 25 noeuds vers le Cap, et remonte vers la France, avec une quille ébranlée. La baleine aussi doit être ébranlée ! L'engin passe presque inaperçu dans l'agitation de l'endroit.

des bateaux partout

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encore des bateaux

elle crie, mais ne rompt pas, enfin pas tout de suite

il reste du boulot au port de Salvador

En effet, quel carroussel sur l'eau. Les gros diésels poussent des volutes odorantes, la marche arrière, et le créneau avec 250 tonnes de carêne en bois n'impressionnent personne, ni le retournement en toupie autour des deux hélices, avec vent de travers, et quai  sans amortisseur autre que des pneus Michelin 1200 x20. Après, le capitaine tend élégamment le bras aux dames, mêmes les espagnoles. Nous voilà partis. On longe Bonfim, l'église d'hier, le fort, le clube des iates, imposant. Le commentaire en portugais, répété quatre fois, nous convainc d'une soudaine compréhension du portugais.

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sur le gaillard d'avant

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vieux bateau, neuves tours

Une heure et demie de bonne traversée confortable, le bar est ouvert. L'orchestre emmène derrière lui les danseurs autour du pont.Photographe pro, et tout. Des messieurs attaquent la caïpi de onze heures. L'un d'eux devra piteusement dégobiller sans gloire, en l'absence de roulis au retour. Une jeune fille pleure de ses jolis yeux dans les bras de son amoureux. Nous prions pour elle.

à quatre, aurait fait la couverture

les deux baigneuses, signé ECOMTE

beau plumage

passante aux yeux baissés

L'île des Frères est en vue. L'histoire du Brésil continue à donner le sans faute aux catholiques : ici, ce sont des frères qui sont venus évangéliser. Ils ont été peu après tout simplement mangés par les indiens. Rien à redire,  ni argent ni pierreries sur cette île, rien que du don de leur personne, de l'abandon de leur vie pour la gloire de Dieu. Et les brésiliens, bons chrétiens ne l'ont pas encore débaptisée. En France, ce serait devenu l'île des esclavagistes, ou l'île des voleurs de métaux. Non ici, c'est juste et vrai : c'est l'île des Frères. L'embarcadère est somptueux, il le faut pour laisser du passage et un octroi aux centaines de passagers, tout aussi instantanément coordonnés qu'au départ de Salvador tout à l'heure. 800 personnes vont vers la droite où s'alignent les parasols. Trois vont vers la gauche, sous un arbre au feuillage hospitalier, à côté d'un tronc recourbé. Instant sublime (citation du livre de Mathias, décrivant le moment où Suffren déboule sur les Anglais à La Praya, pas trop loin d'ici, une dizaine de jours de mer tout au plus, et qu'il envoie la couleur blanche de son pavillon pour indiquer qui il est, et ficher aux anglais la trouille de leur vie, après laquelle pendant plus de vingt ans, puisque cela se passe en 1781, les anglais n'oseront plus s'approcher ni attaquer un français, et obtiendront de la Reine de réduire la flotte de Yorktown permettant à de Grasse d'aider les américains à bouter les Anglais hors d'Amérique, je ferme la parenthèse, mais si cela intéresse quelqu'un, à la chandelle, on peut en reparler) parce qu'aujourd'hui, j'ai quelque chose à dire, faut pas croire. Donc instant sublime, palétuviers, fille et femme en maillot de bain entrant et sortant de l'eau turquoise en chantonnant, sieste à l'ombre. Vive Suffren

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catcheuse brésilienne numéro 1

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Nouveau transfert maritime vers la deuxième île Itaparica. Une brise s'est levée. Au premier embrun, l'équipage (on dit les tribulationes, même si vous ne me croyez pas : un homme d'équipage est une tribulation) descend les bâches latérales, et transforme le pont en dog-house (autobus sur l'eau), en plus large, et aux mouvements plus doux. Le prochain débarquement sur la plage sera comme au jour J (D day, pour les américains, ne parlons plus des anglais pour aujourd'hui si vous le permettez), par chaland en bois par rang de cinquante. En fait, je me demande si cela ressemble plus à Lampedusa, à Utah beach, ou à l'exode vers la mer Jaune des vietnamiens de Phat Diem, devant les vietminhs, confiants d'être secourus par la Marine Royale française. Faut les brésiliens pour le prendre avec le sourire. Pas de mitrailleuse en face, rien que des paillottes. Même la mamma obèse est prise sous les bras par deux colosses, et ses pieds sont balancés par dessus le plat-bord, d'un geste incroyable de culot, et de confiance réciproques. La plage, la paillotte, la vraie, (pas la paillotte corse) avec que des planches, dont certaines ont été peintes en vert. Le bord de mer classique. (Ne pas regarder l'arrière des paillottes). Boisson fraîche, mais si mais si, et un poisson grillé chaud, mais oui, mais oui. Certes après une heure, et une interférence inexpliquée entre l'heure respectve d'arrivée des autres convives, et l'heure de leur départ avant que nous, nous ne soyons servis. Mais après tout, nous n'étions pas plus pressés que cela. Pour le réembarquement, on n'était pas prévenus qu'il allait falloir se mouiller. Où est la sécurité des vedettes de Bréhat. Pas ici, c'est sûr. Mais d'un autre côté, aucun français ne vous débarquera sur une aussi belle plage (corse ?) avec de si sympa paillottes, et un poisson grillé à un prix aussi raisonnable (non corse). Merci Seigneur !

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Reste la troisième branche de cette vaste promenade nautique sur un petit bout de la baie de Tous les Saints (elle fait plus de 100 kilomètres de long). Le retour vers les tours de Salvador est contre le vent. La carêne ancienne est parfaite pour le clapot de la baie. Quelle belle journée. A l'arrivée, nous faisons le tour du bateau PRB de Vincent Riou. Belle bête en carbone, au milieu des grandmères an bordé de bois. Un initié de Séte, descendu de son RM1200, très beau vert anis, nous dit toute l'histoire (qu'on avait déjà vue sur Internet). 

Sympa, il nous donne le goût de la traversée entre le Cap Vert et Joao Pessoa, 

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une petite marina tenue par un français, si cela tente quelqu'un qui lit ce blog, dix jours de mer. Qu'en pensez-vous pour l'année prochaine.

2 janvier 2017

J 23 dimanche à Salvador de Bonfim

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Vexé d'avoir perdu tout ce que j'ai écrit sous Word tout à l'heure, je vous le refais en direct sur Canalblog, mais en plus court, tant pis. Messe ouïe au centre ancien de Salvador, avec le jeune vicaire épiscopal de cet archidiocèse primature du Brésil. En effet, c'était la première capitale. Et c'est là que réside in aeternum le primat du pays. Il anime fort bien, ce vicaire, et nous comprenons de mieux en mieux les lectures en portugais, surtout si c'est du Saint Paul que nous connaissons quasi par coeur. D'ailleurs Régine, à la lecture de ces modestes lignes me demande de réciter, pour savoir si je ne galège pas...

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Avec l'aide d'Uber, nous voici propulsés à Bonfim. C'est le sanctuaire ultime du pays. le graal où les dames tiennent à terminer leur pélerinage à genoux, comme au Portugal. Les prothèses de tous ceux qui ont été guéris ici ornent le plafond, l'atmosphère est mi-mystique, mi-hospitalière (département chirurgie de jambes ou de bras). Plus étonnant, nous voyons des bustes entiers, signe que même ceux qui souffrent de la tête (céphalées, ou folie) peuvent être guéris ici. 

Bref, un endroit de guérison. C'est pourquoi nous visitons sagement, vu notre besoin de guérisons, puis au travers de la foule des touristes autorisés ici entre midi et treize heures seulement, pour cause de précautionnarite aigüe. Direction la mer, le petit fort Monte Serrat (encore un fort reste hollandais). Aucun jeu de mot sur la proportionnelle au plus fort reste des élections à venir pour monsieur Hollande SVP.

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Souvenez-vous, il y en a quatorze des forts. Alors cela en fait des restes. Là nous slalomons entre les barraques du devant du front de mer, où l'affluence et l'animation grossissent. L'oeil du baroudeur déformé d'Emmanuel discene des professions que la décence interdit de nommer en plein jour et de fréquenter la nuit, car souvent accompagnés de diverses gênes, vols. Cela restant invisible à l'oeil des nobles autres touristes. C'est sûrement moi qui me fais des films, surtout en plein soleil et en pleine après-midi. Léger malaise donc, puis nous atteignons la mer et la brise salvatrice (ah Salvador, quand tu nous tiens !). Au lieu des terrasses étouffantes, nous trouvons un boui-boui en milieu d'avenue, où l'air circule un peu mieux, à l'ombre d'une palme. Comme quoi il vaut mieux une palme au centre, qu'un auvent à la périphérie (cherchez, cherchez le jeu de mot, il n'y en a aucun). Et là, encore un miracle culinaire de l'endroit : l'acarajé, une purée frite, à partir de fejao. trés savoureuse. Régine dit que c'est un pois. Dans le sud ouest, on dit plutôt un haricot tarbais. 

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Mais dans tous les cas, avec une crevette discrète, le vent se dissipe. Cela sent bon. L'hôtesse bahianaise parvient à dégotter deux bières de plus. En cette fin de week end, on descende au zéro absolu des stocks, si ce n'est pas des températures de bière. Ensuite flânerie le long d'un quai. Bain progressif de ces dames, non que ce soit froid, mais sur une plage publique, les facilités, et le nettoyage laissent à espérer. Contorsion pour enfiler le maillot de bain, dans des conditons de pudeur convenables. Bref, en à peine une heure, l'ensemble contorsion plus bain est quasi accompli. Puis, recommencer la contorsion dans l'autre sens. A proximité, repose le clube des iates (yacht club, souvenez-vosu de Natal). Repose est le mot, car ce ne sont que des restes d'une grandeur passée où un yacht club magnifique (par ses dimensions) a dû occuper les lieux. Grandeur et décadence. Mais grandeur quand même, car sans grandeur, point de décadence possible, et ici, la décadence a de beaux restes. Bon, d'accord, on ne sert plus en terrasse après quinze heures trente, mais quelle idée aussi, en plein soleil équatorial, de continuer à avoir soif à cette heure-là. 

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La marée monte, le bout de plage se rétrécit où mettre le nombre croissant de familles peu nombreuses, mais quand même. 

Nous voilà encore invités à prendre le chemin du retour, avec un bus ad hoc, que Clarisse sait nous trouver en demandant, comme partout au Brésil, vu qu'il n'y a pas de fiches horaires ou itinéraires à la disposition des voyageurs. Nous repassons au gigantesque ascenseur du bas du port, à proximité d'un concert qui n'a pas dû cesser depuis hier soir.

 

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Une fois élevés (par l'acenseur, pas par encore par la spiritualité), nous traversons la ville ancienne pour trouver le couvent des frères de Saint Jean à l'heure pour les Vêpres.

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Ce sera raté pour deux raisons, mais réussi pour une autre raison que nous ne connaissions pas, car ils ont une messe dans une favella, et parce que nous arrivons à l'heure de la fumée des cierges. Un bon frère nous ouvrira et nous répondra poliment et en souriant en portugais ces menus détails, jusqu'à ce que Régine dise en français "nous reviendrons demain". Indeed, yes, il est français lui-aussi. Cela ne change pas la teneur du dialogue.

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A gauche, la livraison de glace aux établissements nécessitant du rafraîchissement de cerveija. Marche arrière donc, et programme maintenant habituel du soir, avec essai de caïpirinha domestique, faite chez nous, mais pas de glace chez l'épicier, pour cause du premier janvier, stocks bas, et température inversement haute etc. Donc, caïpirinha dans un nouvel établissement de boisson voisin, suivi d'une innovation culinaire anglo-brésilienne, chez le zoulou du coin de la rue, qui ne parle qu'anglais, à base de tranche de courgette et de'aubergine. Un miracle et une innovation culinaires en un jour, c'est beau non. Et pour une fois tout cela n'est pas trop abondant, et la peau du ventre n'est pas trop tendue à l'issue.

1 janvier 2017

J22 réveillon à Salvador

 

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Comment voir une dernière fois le soleil se coucher sur la mer en 2016, quand vous êtes au Brésil. C’est plus facile de voir un lever de soleil, avec l’Atlantique qui longe toute la côte Est. Bon, enfin, ici, on s’est préparés, on a choisi, et on a foncé (en bus) sur une pointe le long de la lagune de Salvador, et cela a plus ou moins marché.

Mais la préparation a été longue. Dès le matin, nous descendions dans la rue des Oranges, pour nous imprégner de ce centre de Salvador, déjà savouré la veille. Au menu, un nouveau tour de la place de la Sé, pour jeter un œil neuf sur les bahianaises, (rappelez-vous, ce sont des mammas noires, avec robe à volant blanche et brodée). Nous avons ensuite ramassé notre œil, qui n’était pas trop décu de l’occasion, et avons commencé une rotation autour de la colline.

 

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D'abord, un arrêt un peu prolongé chez le gemmologue François Duc,pour faire de la bijouterie virtuelle. La bijouterie virtuelle, c'est quand vous avez une photo d'une broche incomplète sur l'écran d'une tablette ordinatrice. La broche incomplète est à Dubai. Et ici, à Salvador, vous posez la verroterie en quartz et autres rubellites sur l'écran. Qu'en dites-vous ? Je suis sûr que l'assemblage réel ne fera pas tant d'effet.

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Ensuite, nous voilà au couvent du tiers ordre des Carmes cette fois. Pas les carmes eux-mêmes, non, les subalternes seulement, les laïcs, les civils. A voir l'ensemble, le tiers ordre a surpassé (au moins en architecture) les deux premiers ordres, celui des femmes de Sainte Thérèse, et celui des hommes de Saint Jean. Ayant épuisé les richesses, hier des Franciscains, il nous a bien fallu plus d’une heure, pour voir qu'ici on remportait la compétition de grandeur architecturale, et de richesse de décoration, la palme du spectaculaire, bien loin devant les franciscains. Il est le plus grand, le plus haut, le plus complet de la colline Pelourinho de Salvador. Nous sommes à peu près seuls à l’arpenter en ce début d’après-midi. La conservation du bâtiment est bonne. La théologie affichée sur les murs est otrhodoxe, conforme à ce qu'il y a chez nous. Par contre, gros décalage avec les personnes présentes. Eux n’y voient que des vestiges d’un passé qui n’est pas le leur. 

Côté théologie, la hauteur des croix sur leur poitrine est inversement proportionnelle à la profondeur de la Foi qui devrait nous être commune. Il y a du saint Paul, oui, mais pas tout Saint Paul. Heureusement le volume des cages thoraciques de ces brésiliens machos permettra à la grâce de Dieu de se déverser en cascade, pour les remplir. "Fais toi capacité (thoracique), je me ferai torrent (de grâce)" écrit Thérèse d'Avila. Qu'elle me pardonne mes libertés.

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Oui, ce n'est plus qu'un musée, un point c’est tout. Les brésiliens ne sont pas intéressés à l'aspect religieux.

 

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Continuation du tour de cette colline centre ancien de Salvador, avec les demeures sur la gauche de la rue. On ne soupçonne pas qu’en les traversant jusqu'à leur autre façade, vers l'ouest, on se retrouve en surplomb au-dessus du port et de la baie de Tous les Saints, d’une quarantaine de mètres. Spectacle grandiose, que nous savourons le temps d’un déjeuner frugal pour le Brésil, mais amplement suffisant. Puis, attraper le bus qui nous emmène vers le sud..

Au farol (phare) de Barra, nous trouvons un phare (Ah aha ah), juché dans un fort hollandais (je résiste une nouvelle fois au chiasme qui amalgamerait (vilain mot) ce fort hollandais à une éventuelle faiblesse d’un personnage français (antiphrase) c’est bien compliqué tout cela. Mais aussi, c’est ce François Duc qui m’embrouille. Figurez-vous qu’il essayait d’expliquer la concordance des temps aux Bahianaises ébahies, avec l’imparfait du subjonctif et le conditionnel passé deuxième forme… Au fait, suis-je assez clair dirait Louis-Jo OSS117 ? Chou blanc donc. Où je vais là ? 

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C’est un coucher de soleil entre Tropique et Equateur que je décris. Entre nous et le soleil, la mer. Entre mille brésiliens accoudés pour applaudir le même spectacle, et la mer, nous. Et le voilà le soleil. Il accélère sa course, traverse un nuage épars qui stationne là, accompagne le rythme du djembé, frôle un cargo qui prend la route de Rio (qui ne répond plus dirait Louis-Jo. Il effleure la mer, tangente, s’enfonce, accélère encore et disparaît.

 

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Avez-vous vu le rayon vert. L’appareil photo l’a-t-il capté ? Je mettrais la photo sans garantie de fidélité des couleurs. Applaudissements de la foule qui se disperse ensuite vers le front de mer du farol, où l’on peut déambuler dans l’air qui deviendrait presque frais. Retour avec un bus à cinq réals, c’est à dire climatisé, et confortable et très propre. Un concert bat déjà son plein au pied de l’ascenseur géant. Quelques photos des illuminations nocturnes, caïpirinha « da casa » chez notre madame Massa d’hier, et dîner partagé à l’hôtel, ce qui veut dire que l’argent qu’on donne va aux étrennes du personnel. C’est sympa. Une heure de repos et de blog avant de ressortir se mêler à la joyeuse foule familiale tranquille sur les grandes places surplombant le port illuminé des feux dans les mâts des bateaux, à l’endroit réputé dangereux, et où il faut aller « sans rien » qui dépasse (portefeuille, bague, collier, boucles diverses, bourses diverses, smartphones, etc, billets de banque apparents, le tout en état d’ébriété, avec la chemise entr’ouverte vers trois heures du matin.

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Bref, nous ne correspondons pas au schéma, et police ET armée patrouillent en colonne serrée, ou stationnent par paire à tous les coins de rue. Clarisse dit d’ailleurs qu’en cas de violence, ils ne font rien. Vous avez compris qu’on n’a pas vu de violence du tout. L'archevêque primat du Brésil, puisqu'ici était la première capitale du Brésil, célèbre une Messe pour la veillée de la fête de la Sainte Vierge Reine de l'Univers.

Après une heure et demie de cette bruyante préparation crescendo, c’est moi  papa le coupable qui craint les déflagrations en milieu hostile, et convainc femme et fille de rentrer. Aussi, nous avons assisté à la lumière des feux de minuit en réflexion sur les nuages bas, depuis notre balcon sur rue tranquille. Et seulement après avoir reçu tous vos vœux de Bonne année d’Europe et Moyen-Orient, vous qui précédez l’horaire brésilien de quelques heures. 

31 décembre 2016

J21 de Fortaleza à Salvador

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Reprendre l'avion avec le coeur gros, plus engins de sport, bagages qui grossissent au fil des jours, lavage, plein du réservoir, et rendu de voiture de loc, c'est toujours un brin d'aventure, même si l'avion n'est pas à toutes les heures matinales. La compagnie intérieure GOL applique des réglements différents sur les bagages. Bref, quelques discussions plus tard, et la participation active de chaque membre de la petite équipe Comte qui se parle et reste groupée, nous nous retrouvons dans nos avions respectifs, car pour Louis-Jo, eh oui, c'est le retour en France, il nous quitte pour de nouvelles aventures. On verse un pleur, et même une vraie larme grosse comme un petit pois glisse sur la joue de Clarisse. A quand en effet des semaines entières de connivence, décontraction, échanges en tous genres, avec ce frère  jamais tant vu, qui l'a si bien prise sous son aile de grand. L'aile du kite surf bien sûr ! Avis aux absents qui ont snobé ce voyage.

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A l'échelle du Brésil, l'étape Fortaleza - Salvador, ce n'est pas grand chose, regardez sur la carte.  Il faut à peine une heure et demie de vol, avec possibilité de petit somme, de cafesinho, et tout ce dont peut rêver le voyageur sur une courte étape. 

 

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A l'arrivée, nouvelle démo de l'efficacité d'Uber. Nous déclinons sans pitié l'offre du taxi "normal" : il n'avait diminué "que"de moitié le tarif affiché. Nous étions inégaux, nous passagers étrangers devant le taxi bahianais... jusqu'à Uber. Uber nous embarque sous ses yeux qu'il fait gros, avec juste les trois quarts des engins de sport, bagages qui grossissent au fil des jours..., (etc. voir ci-dessus, sauf la  voiture de loc, quand même, vu que c'est Uber qui transporte sur ce trajet-là). La route s'enfonce sous une voúte-tunnel de bambous bien verts inclinés vers le milieu en ogive gothique luxuriante. C'est la guadua, immenses bambous, rencontrés en Colombie l'année dernière. Et nous voilà propulsés au milieu du vieux Salvador, entre deux immeubles anciens, avec volets et rembardes aux fenêtres très XVIII°, slalomant entre églises (250) et cloîtres. 

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Que croyez-vous que nous fîmes alors ? Eh bien, nous avons été déjeuner, à une adresse déjà repérée par Clarisse il y deux mois, ce qui devrait nous assurer une caïpirinha gratis, semble-t-il. Mais je vous confirmerai dès que j'en serai sûr.

Après-midi de visite aux deux plus célèbres églises, où franciscains  et carmes ont rivalisé pour la plus grande gloire de Dieu. Saint François et Sainte Thérèse y sont à l'honneur. Saint Jean de la Croix un peu moins, tiens, tiens.

La sagesse lusitanienne aussi, à une époque où elle fut teintée de Hollandisme. Ceci qui ne la rendit pas plus sage, d'ailleurs.

Quelques maximes sur l'envie, et sur la gloutonnerie ne coulent pas de la source au gosier, même par azulejo interposé, et même blanchis par quatre cents ans de soleil de l'après-midi. J'avais déjà remarqué que les idées importées de Hollande n'étaient pas toujours entièrement convaincantes. Presque convaincantes, certes, oui presque. Il est vrai que le progrés des quatre siècles ultérieurs, n'est pas déterminant non plus, même si ces choses séduisirent encore une courte majorité de Fran¢ais, dans un temps récent (le passé simple).

Mais bref, d'anciens planchers, de nobles sacristies, et du jacaranga donnent une image franciscaine inattendue dans ses ors, et peut-être éloignée de la spiritualité du poverello. Il est vrai qu'il n'est pas venu lui-même auditer sa descendance spirituelle épanouie ici trois cents ans plus tard.

 

 

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P1120004Le reste de l'après-midi à flâner, et se faire alpaguer par la bahianaise de service, forte de ses amples hanches, dans sa robe blanche à volants, tranchant sur l'ébène de sa peau (c'est banal, ça, non !). Je n'aime pas ce qui est banal. Je reprends donc :

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La bahianaise de service nous offre son portrait avec nos propres faces à proximité, et nous propulse dans une boutique de bijoux suisse. Long est le processus de dégagement, avant que Clarisse ne nous indique une autre boutique, trouvaille d'un séjour précédent, où nous passons plus d'une heure en pleine gemmologie (étude des pierres, surtout celles à base d'alumine et de silicates, vous voyez ce que je veux dire).

La nuit est tombée, cap sur notre vieille demeure d'hôtel, d'où je vous écris sur un clavier portugais, au son de l'orchestre bien local qui donne en avant-première son concert de réveillon de demain. Bonne nuit, à ce son, et bon vol à ceux qui traversent l'Atlantique de Rio à Paris avec Air France, je n'en dirai pas plus. Vous savez tous ce que je pense de la performance de cette compagnie aérienne particulière, sur cette étape-là. Mais nous allons entamer un 31 décembre, et non un 31 mai, et je ne dois pas faire le rabat-joie.

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Clarisse Miré Manel Louis Jo au Nordeste
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