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Clarisse Miré Manel Louis Jo au Nordeste
13 décembre 2016

J3 de Natal à l’aéroport une fois, deux fois, puis en route vers Galinhos avec nos bagages

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Nous supportons avec sourire les inconséquences d’Iberia, mais arrivés au troisième jour, il est temps de ressusciter le cours normal du voyage, c’est-à-dire avec nos valises, et le beau matériel de kite de Clarisse. C’est l’objet initial de cette journée. A l’occasion de cette recherche d’objectif, on pose la question de l’objectif du voyage lui-même. La réponse de Louis-Joseph fuse : c’est d’être ensemble. Elle nous convient bien. On pourra y adjoindre : devenir saints ensemble, en voyageant le long de l'Atantique et en kitant dans l’alizé de l’après-midi. Cette question existentielle étant résolue, nous partons gaiement à la recherche desdits bagages que le renseignement nous dit être déjà arrivés à Natal. Vous l’avez compris, ce n’était qu’une rumeur, et seulement la prévision professionnelle de la chargée des bagages à Natal, notre Kalinka pré-citée, que nous nous préparons à célébrer sur un air russe, en l’embrassant sur ses deux joues rouges de Matriochka,… lorsqu’elle nous aura délivré nos bagages. Mais vous l’avez compris aussi nous la voyons arriver en courant, l’air désolé, et accumuler les sorrys ( = plusieurs fois « sorry »), avec explications rapides à la mitraillette. Comme il n’y a pas eu de tremblement de terre, il est temps de rester calme et groupé : un autre avion arrive dans une heure, susceptible d’accoucher enfin de nos valises, au sortir de sa soute ouverte. Qui peut maintenant, pendant de déjeuner, empêcher les cerveaux de construire des raisonnement, que ferons nous si, etc ? Mais enfin, sans vouloir vous imposer le énième menu brésilien avec feijao, poisson d’eau douce et viande rouge, que tout compte fait je vous relate quand même, sans vouloir donc vous imposer cela, nous trouvons un intermède restaurateur à cette journée qui semble se compliquer un peu.

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La résurrection a cependant lieu le troisième jour, mais pas pendant la nuit. Il faut attendre l’après-midi, pour voir dévaler derrière le guichet le chariot à bagage rédempteur, surmonté du sac en forme de paupiette contenant la puissance salvatrice des voiles de kite surfs. Les sourires se répandent, communicatifs. Je trousse un compliment long comme le bras à notre Kalinka, et parviens à faire rougir ses joues. Du moins, c’est elle qui le dit, car sous le fond de teint sable de la brésilienne, il y a fort à faire pour discerner la nuance de la coloration de la joue. Sa petite mimique en dit long sur la gêne que je provoque. Il est temps de prendre congé, sans même un petit café qu’elle se doit de refuser, toute à sa profession. Et voilà comment nous partîmes enfin, avec tout le barda, sur la route de Galinhos.

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Elle ressemble un peu à la route de Madison, chère à Clint Eastwood, bien rectiligne, et parsemée de camions comme autrefois, comme en Afrique, comme au Mexique. C’est-à-dire vieux, très lents dans les côtes, et s’élançant sans retenue à l’occasion, une fumée noire plutôt sympa. Comme on voit la volute sortir du pot d’échappement, on est presque sûr qu’il n’y a pas de particules nocives. Et surtout on la traverse en dépassant, manœuvre dite ultrapasse, que la pancarte vous recommande de pratiquer en sécurité, ce qui n’empêche pas nos suiveurs de franchir la double ligne continue des quatre roues vers la gauche dans la côte vers un sommet invisible. Et quand ils sont passés, eux, que fait le blanc dis donc ? Il se range dans la volute à 25km/h derrière le camion, bien sûr. Si vous en doutez, venez voyager avec moi à la prochaine occasion. D’ailleurs nous n’avons eu "même pas peur".

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Après, c’est l’approche du bout du monde. Nous traversons un marais salant, où le vent lève l’écume sur les 

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vaguelettes. Du coup la mer est noire et blanche, presque violente, et l’écume court, court, traverse la route en flocons, en boule, en boulets, en s’effilochant. Le spectacle est inattendu et lunaire. On aurait presque peur de sortir de l’auto, le vent semble fort. Plus loin, le bas côté semble enneigé, mais ce n’est que de l’écume. Il fait 28° tout de même, c’est l’Equateur ici ! Tout aussi brutalement nous arrivons à l’embarcadère. En deux minutes à peine, des porteurs nous prennent en charge. Valises, matériel de kite sont emportés sur le bateau. On passe du plancher des vaches jusqu’à l’océan Atlantique avant d’avoir pu dire ouf ! P1090687

La barque peine à remonter le vent alizé, ici aussi les vaguelettes se brisent sur la coque de l’embarcation, le vent tiède gifle la joue. Débarquement sur la presqu’ile de Galinhos, et transfert encore surprenant sur une charrette à mulet.

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Au gré de la badine, le cocher (dit-on cela pour un mulet ?) nous fait traverser avec armes et bagages le village ensablé, et nous dépose au portail de la pousada, les pieds dans le sable, où une hôtesse de petite taille nous désigne le gîte de nos trois prochaines nuits. C’est Saint-Ex, à Villa Cisneros ou à peu près, avec le sable à l’entrée des chambres, les persiennes pour laisser passer le vent rafraîchissant, le ventilateur, et le carrelage frais lui aussi. Pas de fanfreluches ici, c’est la nature qui s’impose. Le bruit des vagues.

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Plus tard nous verrons le bord de mer plutôt paradisiaque, les bancs de sable, les hamacs sous l’abri en bois et brique, les esquifs à l’ancienne avec emplanture du mât arrimée au pont, pour donner de la quête à babord ou tribord suivant le cas (voir plus loin une explication technique nautique).

Nous explorons les richesses, maigres comme les flancs des chats et chiens rencontrés, de l’endroit. A une enseigne qui indique « Pizza », nous nous trouvons les seuls clients du soir. L'hôte semble extraire de nulle part la pâte pour la dite pizza, et aller chercher plus loin encore les boîtes 

P1090732de bière dont la température va croissant au fur du repas. Les yeux de la personne qui nous accueille sont trop brillants, et son usage du portugais trop imperméable au nôtre.

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Aussitôt la pizza avalée, nous nous carapatons vers la plage éclairée par la lune et l’éclairage public. Nous foulons de nos havaianas (voir ce mot) la plage. Sur le front de mer, des hamacs invitent à la convivialité. Une caïpirinha (la première) est ordonnée et servie. Ici on parle français dirait-on. Un français y a élu domicile. La nuit est belle et douce, le vent alizé se calme. Bonsoir. Boa noïte.

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Rencontres : nous avons rencontré l'hotesse de Latam : Kalinka, Kakalinka, Kakalinka, Kalinka, en chanson et en russe sur l'air de la, la, lalala, lalala et lalala, surtout quand elle nous livre nos bagages. Un chien maigroulet qui se fait heurter par une auto, et s’en va clopinant sur trois pattes se mettre à l’abri sur le trottoir. Les gens du petit ferry boat. Ils soulèvent prestement nos valises à l’embarcadère. Le serveur de caïpirinha, si gentil et discret. Les animaux de ce village, oiseaux et chiens. Ils nous tirent hors du temps et déclenchent une belle conversation sur le questionnement du progrès. Louis-Joseph est d'avis de l’arrêter (le progrès, pas la conversation) et vivre plus près de la nature. Nos deux beaux enfants, si prompts à élever l’âme, et à prier avec nous. Merci Seigneur.

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